Ecosse 2019 jour 5 : De Letters à Durness

Je me suis réveillée plusieurs fois sous d’autres constellations puis avec le soleil en pleine figure, je n’avais pas pensé à fermer le rideau de l’autre fenêtre. L’Ecosse ne me réussit pas question sommeil. Je sens une gêne à la gorge… M’endormir avec les cheveux humides n’était pas une bonne idée. Le petit déjeuner préparé par Natasha et Graham est copieux, mais délicieux, l’omelette aux asperges au petit-déjeuner ça cale un estomac à point. Graham me parle du livre d’or, en m’expliquant qu’il a pris la suite de sa maman pour le B&B, les premiers clients datent de 1960. Je laisse un mot et feuillette un peu, les premiers clients français datent de 1963, des bretons, ça m’amuse. Le moment du départ est venu, nous quittons Letters mais faisons une pause à Ullapool. On a croisé sur une route très étroite un berger en quad qui guidait ses moutons. J’ai oublié de préciser qu’au mois de mai, il y a pleiiiiins d’agneaux. Et c’est super mignoooooon !

Nous avons besoin de faire des courses, j’en laisse le soin à mes compagnons, pendant ce temps je vais prendre des photos du port au matin, tente de trouver des bonbons pour la gorge à la pharmacie, croise des corbeaux près de l’église et j’essaye de trouver une épicerie de poissons fumés que j’ai repéré mais qui est trop loin à pied. Nous y allons en voiture. Ils n’ont que du saumon en poisson, mais ils ont aussi du fromage fumé. J’en prends des deux et nous repartons.

On s’arrête faire une pause photo dans une zone de lande. J’en profite pour m’allonger le temps que mes acolytes marchent un peu. C’est caaaaalme. Une fois dans la voiture, après quelques minutes, je me cogne un bleu que je me suis fait la veille à la rando près du Loch Maree. Je soulève ma manche pour jeter un coup d’oeil à mon hématome, je vois un “truc” noir accroché, je me dit que c’est un petit bout de végétation qui est resté coincé dans une plaie, donc je tire dessus. Surprise, ça gigote ! Une tique, pas cool. S’allonger dans la lande n’était pas forcément une bonne idée. On se dit qu'il faut que l'on vérifie le soir si on en a pas d’autre, on ne sait jamais (spoil : non, on n’en a pas d’autre, il faut juste que j’arrête de me rouler par terre).

Une autre pause près du château de Ardvreck, un peu loin, on se balade sur la plage et la lande. On essaye de rejoindre le château à pied mais un petit cours d’eau nous barre la route, j’essaye de passer quand même et je finis les deux pieds dans l’eau. Tant pis ! Pippin retourne chercher la voiture pendant que l’on rejoint le parking du château à pied. Je sèche mes pieds et on part voir de plus près cette bâtisse en ruine. La vue est jolie et il y a du soleil, on en profite un peu.

 

On repart vers la seule randonnée de la journée. On fait une pause avec vue sur un loch pour se dégourdir les jambes.

Pippin se tape les routes de campagnes un peu pourries du voyage, mais on arrive enfin à Blairmore. De là commence une marche d’environ 1h30 pour rejoindre la plage de Sandwood Bay. Le paysage est austère, mais le soleil fait ressortir les nuances de couleurs de la terre ainsi que les perspectives. Ça se couvre quand même. Je commence à ressentir de la fatigue, c’est paradoxal mais j’accélère le pas. Je discute vite fait avec un autre touriste avant que mes amis ne me rejoignent. On pique-nique sur une colline avec vue sur la plage, le saumon fumé est excellent, et le fromage est bon aussi, bien qu’un peu écoeurant.

On s’est encore séparé en descendant la colline. Eux ont descendu une grande pente de sable, ce qui les a amusé. Moi j’ai croisé des Eco Warriors. L’un d’eux m’a expliqué qu’ils rassemblaient des détritus qu’ils avaient ramassés sur la plage, en vue de leur enlèvement. Des bouts de filets, du plastique… Et en effet, une fois sur la plage, rien ne traînait. Le jeune homme qui me précédait sur le chemin a retroussé son pantalon pour mouiller ses jambes. Nous avions amené nos maillots en prévision d’une baignade possible mais je vaux tester la température d'abord. J’ai donc imité l’autre touriste en attendant les copains. Comme prévue, elle était froide. Comme imprévu, elle était tellement froide que mettre les pieds dedans m’a fait crier direct ! J’ai réussi, à force de marcher, sauter et gesticuler, à garder quelques temps les jambes aux frais, mais ça brûlait un peu, Merry et Pippin m’ont rejoint mais n’ont pas pu y rester longtemps non plus. Pour la baignade c’est raté, mais les photos sont marrantes. On voit de loin le Cape Wrath, où Merry voulait aller se promener. Quand on s’est renseigné avant le voyage pour y aller, on s’est rendu-compte qu’il fallait prendre un ferry puis une navette pour le rejoindre, cela prenait trop de temps, donc on se contente de le voir de loin. Le retour a été rude, parce que le paysage est quand même plat et morne, le ciel couvert et que je commençais à être fatiguée. Entre les nuits agitées qui me privaient d’un peu de sommeil et l’énergie laissée au bord de l’eau, je restais un peu plus à la traîne. Je n’ai pas de topo à vous proposer, mais le sentier est très large, c’est impossible de se perdre.

Je ne sais plus pourquoi on s’est arrêté au magasin de Kinlochbervie sur le trajet, mais on a eu besoin de compléter les courses du matin. On a ensuite fait la route sans s’arrêter jusqu’au village de Balnakeil, près de Durness. Ce village est un peu particulier, d’après une planche explicative. En résumé, il s’agit d’une ancienne zone militaire construite dans les années 50. Par la suite rachetée par le comté, un appel dans les journaux a été lancé pour son réaménagement. Des artistes y ont répondu. La remise en état des bâtiments a demandé beaucoup d’investissements. Dans les années 80, le conseil régional a proposé la revente des bâtiments aux habitants, ce qui en fait le premier village qui appartient totalement à ses résidents. C’est un mélange de boutiques d’art et d’habitations que nous avons renommé entre nous le village de hippisters (c’est du hippie propre, d’après Pippin). Une fois arrivés au tout petit village, le propriétaire du logement, un viking fort sympathique, nous a de suite rejoint pour nous expliquer par où passer pour se garer.

La maison était bien aménagée et équipée d’un sauna. Le temps qu’il chauffe, nous sommes allés nous balader au cimetière, dont les ruines de l’église sont classées, puis à la plage. La lumière était très particulière, entre le sable, la mer et le ciel, le paysage me semblait féérique. On y a passé un peu de temps, sans pousser jusqu’à la péninsule de Faraid Head, qui nous semblait un peu trop longue à faire. 

De retour à la maison, nous avons profité du sauna. C’était la première fois pour moi et j’ai beaucoup aimé. Par contre ça détend beaucoup, au point que je me sentais un peu lessivée après. On n’avait plus le courage de ressortir pour un restaurant, on a donc profité de la cuisine pour se faire des pâtes au pesto. Rester simple, c’est bien (après un sauna). Comme la nuit d’avant c’est moi qui ai bénéficié d’une chambre seule, on a laissé celle de Balnakeil à Pippin, les lits superposés de l’autre chambre étant bien assez confortables sans avoir besoin en plus du canapé. Je crois que j’étais tellement crevée que je suis aller me coucher assez rapidement.

Lien de la carte de l'itinéraire du jour 5.